Cette initiative est née d’une conviction forte : l’intégrité académique en sciences humaines et sociales (SHS) doit être défendue dans un cadre neutre, crédible et ouvert. Dans un contexte canadien marqué par la diversité linguistique et culturelle, mais aussi par des tensions idéologiques persistantes, il est nécessaire de créer un espace où la réflexion sur l’inconduite scientifique peut se déployer sans être entravée par des polarisations politiques.
Dès sa fondation, le projet s’est construit autour d’un principe d’anonymat destiné à protéger les collaborateurs contre les attaques ad hominem et les clivages idéologiques. Cet anonymat permet de déplacer l’attention des personnes vers les idées, des affiliations vers les principes, et de garantir que le débat reste centré sur la rigueur scientifique et la responsabilité collective. Toutefois, certains membres fondateurs ont choisi de renoncer à ce principe, estimant que la responsabilité du message devait être incarnée publiquement. Leur décision illustre une double dynamique : protéger la neutralité par l’anonymat, mais aussi affirmer la responsabilité par la visibilité. Cette articulation témoigne de la maturité du projet et de sa volonté de conjuguer prudence et engagement.
Notre mission est de bâtir une plateforme bilingue qui serve de référence pour les chercheurs, étudiants, éditeurs et institutions. Elle repose sur deux objectifs majeurs : renforcer l’intégrité éditoriale en proposant des cadres transparents, des typologies d’inconduites et des outils pratiques ; et aborder de manière critique les défis contemporains liés à l’intelligence artificielle, qui transforme les pratiques de rédaction, de révision et de diffusion. Ces objectifs traduisent une volonté de préserver la crédibilité de la recherche tout en anticipant les mutations technologiques et sociales qui affectent la publication savante.
Notre ouverture au dialogue est essentielle. Nous invitons des voix extérieures à intervenir, à partager leurs expériences et à clarifier des points sensibles. Les rétroactions, qu’elles soient anonymes ou assumées publiquement, enrichissent la réflexion collective et donnent du poids au débat. Elles permettent de mettre en lumière des cas concrets liés à l’intégrité académique au Canada et contribuent à maintenir un esprit sain et sauf dans la recherche et la publication.
Cette initiative se veut un espace de confiance et de dialogue, où l’intégrité académique est discutée de manière principielle. Elle conjugue anonymat et responsabilité, neutralité et engagement, pour affirmer que l’intégrité scientifique est une valeur universelle, indépendante des clivages idéologiques, mais portée par des acteurs qui assument pleinement la force du message fondateur.